La mémoire vivante et le pilier de la cave coopérative, c’est lui. Même si Christian Guérin s’en défend avec modestie, rappelant qu’il y a, selon lui, des viticulteurs passionnés qui en savent bien plus. Entré en 1992 à la cave des Vignerons du Brulhois — à l’époque la cave de Donzac — Christian Guérin est œnologue et ingénieur agricole de formation. Rien ne le prédestinait au monde du vin, jusqu’à ce qu’un ami l’emmène visiter le domaine d’un producteur de morgon, dans le Beaujolais. Un déclic. Une rencontre « magique » qui change sa trajectoire.

Depuis, il n’a jamais oublié le rôle central des vignerons. Être entouré de gens passionnés, portés par une vision claire de leur projet, voilà ce qui continue de l’animer : « C’est ce qui me fait bouger », confie-t-il.

Depuis plus de 25 ans à la tête de la cave des Vignerons du Brulhois, il a accompagné de nombreux tournants, à commencer par la création de la structure actuelle, née de la fusion entre les caves de Donzac et de Layrac. Il a aussi vécu un moment décisif : le référencement du Carrelot des Amants — un vin de la coopérative — par la Société des alcools du Québec. Résultat ? Une production qui passe de 120 000 à 500 000 bouteilles en un an. Une véritable consécration qui propulse, dès 1998, le Brulhois parmi les plus gros exportateurs du Sud-Ouest vers le Québec.

Naviguant entre gestion et marketing, Christian Guérin s’attache aussi à anticiper les goûts d’un public toujours plus volatile. La cave produit aujourd’hui près d’un million de bouteilles chaque année, dont un rosé emblématique : le Grain d’Amour, élaboré à partir d’un cépage noir, le muscat de Hambourg. Un vin atypique, pensé pour séduire un public curieux, en quête de nouveauté.

Parmi ses idées originales, Christian a aussi imaginé une salle de dégustation entièrement plongée dans le noir. Une expérience sensorielle hors du commun pour les visiteurs… mais qui permet de révéler toute l’âme du vin du Brulhois, surnommé le vin noir du Sud-Ouest.